Une actrice découvre que sa voix fait partie d’une IA pour les annonces en gare
Lorsqu’on parle d’intelligence artificielle, on évoque souvent des avancées technologiques fascinantes. Mais que se passe-t-il lorsque ces technologies touchent profondément des artistes, sans leur consentement ? C’est la question qui déchire le cœur de Gayanne Potter, une actrice britannique. En découvrant que sa voix était utilisée pour des annonces dans des gares écossaises, elle a ressenti une véritable déflagration. Cette situation révèle non seulement les limites éthiques de l’IA, mais aussi les défis auxquels sont confrontées les personnalités du secteur créatif à une époque où la technologie transforme la créativité.

Comment Gayanne Potter a découvert l’utilisation de sa voix
Gayanne Potter, connue pour son travail dans le domaine du doublage, a eu la surprise de sa vie lorsqu’elle a consulté un article de la BBC. Il y était annoncé que la compagnie ferroviaire écossaise ScotRail utilisait une intelligence artificielle pour effectuer des annonces dans ses gares. L’élément choquant ? Cette voix synthétique était la sienne. Comment en est-on arrivé là ? Tout cela remonte à un contrat signé avec ReadSpeaker en 2021, durant les confinements liés à la Covid.
À l’époque, Gayanne Potter était engagée pour enregistrer des textes destinés à aider les malvoyants. Bien qu’elle ait donné son accord pour cette voix, le changement soudain d’utilisation a été une véritable surprise. Elle s’est retrouvée, sans le savoir, à être le modèle vocal d’une IA nommée « Iona ».
Révélation et émotions face à l’IA
Lorsqu’elle a réalisé que sa voix était devenue la base d’une technologie d’intelligence artificielle, Potter a exprimé son indignation : « C’est déjà assez difficile de maintenir sa carrière dans le domaine créatif, mais se retrouver en compétition avec une version robotisée de soi-même, c’est un coup dur. » On peut facilement comprendre son choc. Dans un métier où la voix est un attribut fondamental, être remplacée par une version synthétique soulève des questions profondes sur la propriété et l’éthique. Comment peut-on les aider à préserver leur voix, un élément essentiel de leur identité ?
Les implications juridiques de l’utilisation de sa voix par IA
Pour Potter, la situation a pris une tournure sérieuse, la poussant à contacter ReadSpeaker. L’entreprise suédoise a tenté de la rassurer tout en mentionnant l’existence d’un « contrat très clair ». Tout en promettant de ne pas vendre ses enregistrements, il était clairement stipulé que l’entreprise se réservait le droit d’utiliser des voix synthétisées pour diverses applications. Cela a mené à un vrai débat sur les droits d’utilisation dans le monde contemporain de l’IA.
Éléments | Détails |
---|---|
Actrice | Gayanne Potter |
Contrat avec | ReadSpeaker |
Annonces | ScotRail |
Voix de l’IA | Iona |
Année de début | 2021 |
Les implications de cette affaire sont multiples et soulèvent des questions qui dépassent le simple cadre juridique. En effet, dans un monde où des entreprises comme Air France, Renault ou L’Oréal s’appuient également sur des technologies d’IA, on peut se demander à quel point ces dernières vont transformer les industries créatives, sans le consentement des artistes. Cela nous amène alors à réfléchir à un cadre éthique autour de l’usage des voix de personnalités du secteur.
La réaction de ScotRail et des utilisateurs d’IA
Face à la controverse, ScotRail est restée ferme sur sa position. L’entreprise a préciser qu’elle n’avait aucune intention d’arrêter d’utiliser Iona pour ses annonces en gare. Ce choix n’est pas sans conséquences, car de nombreux passagers ont exprimé des critiques au sujet de cette voix jugée « trop robotique » et peu engageante. En d’autres termes, même les utilisateurs semblent ne pas s’identifier à ce changement, créant une atmosphère tendue que ScotRail tente de gérer.
Il apparaît alors une véritable dichotomie entre ce que la technologie permet et ce que les humains souhaitent réellement. Au fil du temps, il est probable que cette situation génère un nouveau débat autour de l’humanisation de l’IA.
Les retours des utilisateurs face à l’IA
Les retours des usagers sont cruciaux dans cette dynamique. Les passagers se sentent parfois désorientés par le ton impersonnel des annonces faites par une voix générée artificiellement. Parallèlement, ils ne sont pas non plus d’accord avec le fait que les voix d’artistes soient utilisées sans leur consentement. Cette situation peut même influer sur la perception de la compagnie, ajoutant une pression non négligeable.
- Une voix trop robotisée désengage l’audience.
- Les passagers préfèrent une voix humaine pour une connexion émotionnelle.
- Une mauvaise réception peut nuire à l’image de l’entreprise.
- La nécessité d’un renouvellement du contrat de voix pourrait aussi être envisagée.
- Des personnages publics pourraient refuser à l’avenir d’éventuels contrats, de peur d’une utilisation à leur insu.
Que dit la loi sur l’utilisation de la voix des artistes ?
Le cadre juridique entourant les droits d’auteur et l’utilisation de la voix d’un artiste est complexe. En Europe, une certaine protection est accordée, mais elle nécessite souvent des mises à jour afin d’inclure les nouvelles technologies. Il existe des précédents juridiques où des artistes ont demandé des réparations pour une utilisation non autorisée de leur voix. Si le droit à l’image est installé, les voix, souvent considérées comme des droits de propriété, doivent aussi être protégées.
Aspects juridiques | Détails |
---|---|
Propriété de la voix | Complexe et variable selon les pays |
Droits d’auteur | Partiellement couverts |
Précédents juridiques | Cas de préjudices pour des usages non autorisés |
Protection future | À revoir continuellement avec le progrès technologique |
Avec les exemples d’artistes s’élevant contre ce phénomène, la nécessité d’une législation améliorée et plus adaptée à l’ère numérique ne se justifie que davantage.

Les défis de l’industrie créative face à la montée de l’IA
La mésaventure de Gayanne Potter illustre un défi de taille : la manière dont l’industrie créative naviguera dans cette nouvelle ère numérique. À l’heure où des entreprises emblématiques, telles que Coca-Cola ou Dior, explorent l’utilisation de l’IA, le besoin de baliser les pratiques pour protéger les artistes se fait de plus en plus pressant. Comment les industries vont-elles intégrer ces technologies tout en respectant les droits des créateurs ?
Cela soulève également d’autres questions. Les artistes devraient-ils être rémunérés chaque fois que leur voix est utilisée ? Ou bien leurs enregistrements devraient-ils être nets de droit une fois utilisés ? Les entreprises ont souvent des approches profitables, mais il serait presque utopique de croire qu’en revanche, elles respecteront systématiquement les permissions des artistes.
Exemples de l’impact de l’IA sur d’autres artistes
Gayanne Potter n’est pas la seule à se retrouver dans cette situation. D’autres artistes, comme des musiciens et des acteurs de doublage, ont également défié des entreprises utilisant leurs créations sans autorisation. Voici quelques cas emblématiques :
- Une chanteuse a découvert sa voix reproduite dans un contexte publicitaire sans son accord.
- Un acteur de doublage a engagé des poursuites après avoir découvert qu’un film utilisait sa voix sans sa permission.
- Des artistes représentés par des agences se font souvent traiter comme des produits jetables par des entreprises d’IA.
Il est évident que ces exemples créent un precedent qui pourrait éveiller les consciences sur des pratiques jugées abusives.
L’émergence de solutions technologiques éthiques
Face à cet environnement précaire, certaines entreprises commencent à se tourner vers des solutions plus éthiques. Des plateformes innovantes émergent, offrant des contrats clairs et des droits de diffusion sains. Par exemple, des startups établissent des collaborations avec des artistes pour développer des voix d’IA tout en assurant la transparence et le respect des droits d’auteur.
Actions pour un contrat éthique | Détails |
---|---|
Transparence | Informez les artistes sur l’utilisation de leur voix |
Rémunération | Assurez une indemnité chaque fois que leur voix est utilisée |
Formation | Éduquez les artistes sur l’IA et ses usages |
Collaboration | Encourager un partenariat entre entreprises et créateurs |
Ces pratiques pourraient bien devenir la norme et transformer le paysage des interactions entre IA et artistes.
L’opinion publique et l’éthique de l’IA
L’usage de l’intelligence artificielle dans des contextes si personnels comme celui de la voix soulève des réactions ambivalentes auprès du grand public. D’un côté, l’enthousiasme pour les nouvelles technologies, et de l’autre, les réticences sur la manière dont celles-ci interagissent avec l’humanité. Des entreprises comme la RATP et Thalys sont des exemples frappants du décalage qui peut exister entre le désir d’innovation technologique et la préservation des identités humaines.
Il est essentiel d’encadrer l’utilisation de ces technologies afin que les artistes puissent se sentir protégés tout en explorant de nouvelles avenues créatrices. Cela passera par un dialogue entre les entreprises, les artistes, mais aussi le public. En conclusion, les discussions autour des droits d’auteur, de l’identité et de l’éthique dans l’IA ne doivent pas être minimisées, car elles façonnent notre futur commun.
À l’horizon, le paysage changeant des industries créatives demande une attention renouvelée sur les droits des artistes face à l’irrésistible montée de l’intelligence artificielle.